L’air contrôlé : une nouvelle valeur ajoutée

Monsieur Dufournet, il y a plus de dix ans vous avez créé Azimut Monitoring, une entreprise qui développe et commercialise des solutions de mesure environnementale. Quels sont les signaux que vous avez vous-même perçus à l’époque ? Qu’est-ce qui vous a incité à fonder votre entreprise ?

À l’époque où nous avons créé Azimut Monitoring, en 2006, les technologies de mesure présentes sur le marché étaient encore constituées d’appareils très complexes et chers. Conçus pour des experts, ils étaient surdimensionnés pour une utilisation normale au quotidien. Notre idée était de développer des solutions de mesure de bruit et de qualité de l’air qui seraient conçus pour un usage spécifique, afin de rendre leur prix abordable. Nous avons d’emblée combiné ces capteurs avec des outils de reporting en ligne et un modèle de location.

Qu’est-ce qui a été à l’origine de votre succès ?

Nos premiers clients étaient les exploitants de circuits auto et moto. Leur motivation était tout d’abord de travailler en conformité avec les réglementations locales en matière de nuisances sonores. Ils voulaient ensuite engager un dialogue constructif avec les riverains, gênés par le niveau de bruit. Pour ce faire, il fallait néanmoins au préalable connaître le niveau sonore des circuits. En raison de notre situation géographique dans les Alpes françaises et grâce à la réactivité de nos systèmes, nous avons très vite commencé à équiper les centres touristiques avec nos solutions. Nos capteurs enregistrent des données relatives au bruit, à la qualité de l’air et à la situation météorologique et envoient, le cas échéant, une alarme par SMS.

Vous avez, il y a quelques années, franchi le pas vers l’intérieur des bâtiments. Pourquoi ?

Grâce à de nouvelles solutions de mesure pour les environnements intérieurs, nous avons pu engager le dialogue avec de nouveaux groupes de clients. Pensez par exemple aux pouvoirs publics ou aux exploitants d’immeubles. L’élargissement de notre portefeuille par l’ajout de solutions pour les environnements intérieurs a donc marqué un véritable tournant. Nous étions en mesure d’offrir à nos clients un ensemble de solutions avec des multi-capteurs connectés et des outils de reporting basés sur le Web, capables de mesurer la consommation d’énergie, la qualité de l’air et le confort des occupants.

Vous avez intégré Hager Services début 2016. Quel rôle vos solutions vont-elles jouer dans le portefeuille de Hager Services ?

Les nombreuses synergies qui existent entre Hager Services et nous justifient amplement l’intégration de nos solutions dans le portefeuille de Hager Services. D’une part, notre portefeuille a toujours été orienté sur des solutions de service avec des modèles d’abonnement tels que ceux mis en œuvre par Hager Services. D’autre part, nous bénéficions de plus de dix ans d’expérience dans les capteurs pour les environnements intérieurs et la gestion d’appareils connectés. La société Hager, pour sa part, peut s’enorgueillir d’un savoir-faire industriel de plus 60 ans. Nous avons là une alliance presque imbattable.

Que s’est-il passé depuis le rachat par Hager Group ? Comment allez-vous ?

2016 a été l’année de l’intégration. Nos solutions ont été intégrées dans le portefeuille de Hager Group et nos technologies dans la production sur le site de Crolles. Dès le mois de décembre, nous avons pu livrer les 500 premières unités à un leader du marché de la climatisation et du chauffage.

Au cours des années à venir, nous allons continuer à développer nos solutions pour les offrir au sein du portefeuille de Hager Services, tout d’abord sur le segment B2B et ensuite également en B2C. Cela nous permettra d’avoir accès à de nouveaux marchés et groupes de clients. Inversement, nos solutions vont permettre à Hager Group d’élargir considérablement son offre dans l’activité Smart Home. De plus, l’activité Smart Cities nous attend. Là aussi, Hager Group pourrait jouer un rôle en intégrant nos solutions. Notre histoire a commencé avec la surveillance acoustique et le contrôle de l’air extérieur. Aujourd’hui, ces activités pourraient devenir une partie de notre avenir commun.